Le doux désir du Deux : Le désir, Le contrat, F. Nuda, Hopper, Solitude
Le doux désir du Deux... jour 3... Le désir... le contrat... l'un entraînant l'autre, irrémédiablement mais sans dire son nom. Quand la rencontre a eu lieu, le contrat se met en place, de façon différente pour l'un comme pour l'autre. Sans des réajustements au jour le jour quand le désir a pris forme sur la durée, difficile alors pour lui de survivre mais pas impossible pour autant. Quant au contrat, il a une capacité de se multiplier incroyable et a souvent comme conséquence de réduire le désir, à l'image de cette route sur la peinture de HOPPER ci-jointe. Quelque part, même à deux, on est seul et la capacité à l'être sera déterminante pour la survie du désir, me semble-t-il... Que cette lecture vous soit propice à réflexion, seul(e) et ou à deux... ;)
Fran Nuda
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Solitude Edward Hopper, 1944 Huile sur toile 81 x 127 cm Collection particulière |
Le
désir
Le
besoin immédiat de l'autre, la faim d'un lien rarement serein, mais sans lequel
rien n'existe. Cruel syllogisme ! De quoi suis-je le manque ? De qui
suis-je le manque ? Questions obsédantes et lancinantes pour qui se
cherche inlassablement dans tous ces autres impermanents, voire impertinents
qui laissent le soi pantois, de bon ou de mauvais aloi. Cette faim de l'autre
qui brouille les cartes du jeu.
Ce
bouton noir, manifeste de vie et création de l'esprit !
Une
entrée en matière perturbante, tant l'objet de l'obsession couvre l'être d'un
voile noir qui l'empêche de voir ce qui ne doit pas être raté. Cet instant
magique où, tout à coup, deux êtres inconnus se croisent et tombent amoureux,
sans autre raison que celui de ce désir qui les saisit. Sur le coup de ce
rendez-vous fou, ils s'illuminent, rayonnent et papillonnent l'un autour de
l'autre, et s'excluent du bas-monde.
Tout
commence aujourd'hui, mot de passe du Deux !
Le
cœur tendre, le sexe humide et dur, aveuglés, légers, en un mot, amoureux, ils
en oublient de vivre. Aériens, solaires, tout sauf terre à terre, ils
alimentent le manque qui les a fait se rencontrer. Ils se ressemblent tant,
qu'ils n'arrivent plus à se reconnaître autre de l'autre. Bénis des Dieux, ils
virevoltent, s'élancent comme des chevaux fougueux vers l'Eldorado des hautes
sphères de la volupté.
L'euphorie
apoplectique de la rencontre !
Le
corps a ses raisons que l'amour courtois
ne connaît pas. L'instant éternel s'achève dans la sueur de leur bonheur. La
chair exalte le sentiment identitaire et le cœur exulte après la mêlée de cette
chevauchée fantastique et élastique. Quand les douze coups de la rencontre
sonneront, ébahis, abrutis, les deux tourtereaux se tourneront le dos, en quête
d'autres oiseaux au plumage encore plus beau. A moins que...
Le
contrat
Oral
ou écrit, moral ou établi, le contrat, de toutes façons, est passé. Il
s'établit secrètement quand on persiste à se voir et que l'on signe aussi,
parfois, d'autres engagements, plus ou moins déguisés, afin de se faire croire
que l'on ne sera jamais prisonnier de ce lien qui ne dit pas son nom. Le
contrat a bien eu lieu, avec ou sans l'aide de Dieu. Tacite ou lucide, il est
là, tapi, inscrit, en tout petit.
Ne
plus piper mot face aux dés pipés du contrat !
Il
dit en quelques mots que tout n'est pas
permis. Il déconcerte lorsqu'on n'a pas pris le temps de le lire ou de
l'écrire, ensemble, au doux temps de l'entente. Il harcèle quand on le trahit
au détriment d'autrui. Il persévère quand on veut le détruire. Il excelle à
transcrire des barrières protocolaires lorsque, rédigé conforme à la loi, il
l'applique sans octroi. La complexité de l'uniformité de la normalité.
Obscurité
glacée d'une éclipse annoncée !
L'identité
de l'autre reniée, la sienne revendiquée avec fermeté, les associés de la
dernière chance jouent leur va-tout.
Tout valdingue sur le nouvel échiquier du contrat séparé. Chacun liste
ses besoins, plutôt plus que moins, chacun crie son chagrin et fait le gros
malin. Les comptes sont rendus en un tour de main, grâce au contrat passé en
toute conformité. Il en est aussi
d'arrangé dont on ne peut discuter.
Tout
état d'âme tombe à plat dans un contrat !
Des
éléments extérieurs fixent la réalité du contrat posé. Des éléments ignorés
fixent celle de celui passé sous silence, et c'est là toute l'ambiguïté de la
vérité. Être en conformité avec son identité peut représenter un danger pour
qui vient de la contrarier. Une équation irrésolue malgré le contrat en bonne
et due forme. Le contrat tacite perdure le plus souvent au-delà de la réalité
du Deux qui, elle, s'est évaporée.
Voir aussi sur le blog concernant le Doux désir du Deux dans l'ordre chronologique de parution :
Le doux désir du Deux, Fran Nuda, essai, retours de lecteurs et l'extrait choisi de promotion
Le doux désir du Deux : l'illusion, l'autre, Fran ...
Le doux désir du Deux, : Le manque, Le don, Fran N...Le doux désir du Deux, Fran Nuda, essai, retours de lecteurs et l'extrait choisi de promotion
Le doux désir du Deux : l'illusion, l'autre, Fran ...
Scotchée d'être la première, pour une fois, à me promener sur ton blog.
RépondreSupprimerBelle illustration que cette toile, la route est longue, on y croise tous les sentiments, parfois la solitude dans le 2 synonyme de souffrance. Mais cette longue route peut nous apprendre la sagesse et alors peut perdurer un amour plus serein, empreint de tendresse
Merci Nicole de donner à lire ton ressnti et la route du Deux, tu la connais bien ;)
SupprimerJe pense que le désir s’estompe une fois assouvi et se transforme en tendresse .On n’oublie pas combien ce fut passionnel mais le contrat, l’acquis, ont tue le charme, la séduction, l’envie de l’autre , de son corps , d’être un ....
RépondreSupprimeron redevient 2 .
C’est pourquoi je me pose la question , pour que ‘l’amour dure , il doit sans doute rester non abouti , même si le corps en souffre , un peu comme si pendant les ébats on s’arrêtait aux préliminaires 🤔. Ne dit on pas le meilleur pour la Fin ?
Merci Fràn c’est vrai que te lire fait réfléchir
oh merci Sylvie, de livrer ici ta réflexion... je sors ainsi du monologue ;)... Réfléchir... miroir, miroir, dis-moi ce qu'il en est de ce désir du Deux ou à Deux... ah ces nuances dans le langage ! ;)
SupprimerEncore une lecture tres intéressante.Le désir est la période où le deux ne fait qu'un, c'est comme un effet miroir, puis place au contrat moral ou pas qui fait que le deux devient deux et plus...l'amour est toujours là mais sous une autre forme,la tendresse,la complicité.Le deux marche côte à côte, regardant dans la même direction , en essayant d'aller le plus loin possible sur la route de la vie (tres bien illustrée par la toile de Edward Hopper).
RépondreSupprimerVoilà ce que j'attendais... merci de ce beau retour , le tien, ton regard, ta réflexion, à partir de ce qui se dit dans cet essai...
SupprimerLe désir. Qui n'a pas connu le désir n'a pas vécu pleinement ni complètement. Il lui manquera toujours la saveur de la gourmandise qui lui coule dans la gorge. Le désir est le bonheur pur. Le seul capable de faire battre un coeur. Le seul qui rapproche.
RépondreSupprimerLe contrat est tout autre. Il est juridique, posé, cadré. On a tellement peur de perdre le désir qu'on l'enferme sans se rendre compte que le contrat est, à plus ou moins long terme, la mort du désir. Il ne devient alors plus qu'un besoin.
Maintenant je ne veux convaincre personne, juste apporter mon avis à l'édifice de la pyramide.
non, pas besoin de convaincre... juste le dire en partage, au-delà de toute polémique stérile. Merci de livrer ici ressenti et réflexion et merci de ce temps de lecture.
SupprimerMerci à toi
SupprimerLe désir est important en ce moment ma chère Fran, car rare... En sera-t-il encore meilleur !
RépondreSupprimerJe sens là combien le tien va crescendo... Mumm, l'effet printemps ? 😘😄
SupprimerMdr.... Sans doute, pt'être mais vu que je ne suis point avec mon amie, c'est la dur réalité ;-)
SupprimerJ'avions bien compris... Comme dirait quelqu'un que nous connaissons bien😘😂
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